TrustScan IA : une solution québécoise contre les fausses nouvelles

Houssem Cherif. (Photo : Chloé-Anne Touma)

Par Chloé-Anne Touma, rédactrice en chef de LES CONNECTEURS | Publié le 16 décembre 2025



Et si un chatbot, développé au Québec et hébergé localement, vous donnait l’heure juste quant aux fausses nouvelles? C’est le pari d’Houssem Cherif, lauréat d’un Trophée CyberTalent 2025 pour son innovation dans le domaine informatique. Rencontré par la rédaction de LES CONNECTEURS au cours d’une session de démonstration, le développeur de 31 ans a présenté la version bêta de son application prototype.

« TrustScan IA est une solution qui repose sur l’intelligence artificielle souveraine pour lutter contre la désinformation. Le but? Classifier et faire l’analyse sémantique des contenus des sites Web, en se fondant sur des sources officielles jugées fiables, telles que les flux RSS », relate son créateur, Houssem Cherif, qui a pour objectif de lutter contre la désinformation auprès des journalistes, éducateurs et citoyens.

Originaire de Tunisie où il a été formé en informatique, Houssem Cherif a évolué dans le domaine des télécommunications, avant de compléter un DEP en soutien informatique au Québec. Aujourd’hui spécialisé en cybersécurité et en IA, il se consacre à lancer des solutions ingénieuses qui répondent aux défis sociaux et organisationnels de l’heure, tels que la souveraineté numérique, le respect de la confidentialité des données et la désinformation.

« C’est une IA locale et souveraine, dans la mesure où elle ne repose sur aucune API propriétaire existante, ni sur les modèles Gemini ou ChatGPT (…) » – Houssem Cherif

Le système, dont l’interface est celle d’un robot conversationnel ou chatbot, « scanne » et analyse les textes, images et vidéos dont on lui fournit l’url, puis en compare les informations avec celles des contenus provenant de médias de nouvelles identifiés comme étant légitimes et reconnus, pour enfin attribuer un score de crédibilité à la source évaluée.

Une solution locale

TrustScan IA. (Photo : Chloé-Anne Touma)

« C’est une IA locale et souveraine, dans la mesure où elle ne repose sur aucune API propriétaire existante, ni sur les modèles Gemini ou ChatGPT, mais bien sur Llama de Meta, un modèle open source pouvant être déployé et contrôlé localement », de préciser le développeur.

Les données sont traitées localement, sur son ordinateur plutôt que des serveurs externes, pour en garantir la confidentialité. À terme, il ambitionne d’héberger la solution sur un serveur d’OVHcloud Canada situé au Québec.

Les aspects évalués

Comment cela fonctionne? « Quatre éléments mènent au résultat : 1) le format de la structure éditoriale, 2) l’aspect logique et la cohérence, 3) l’analyse comparative et la corroboration par d’autres articles du flux RSS, et 4) le test sémantique.

Une phase test

TrustScan IA. (Photo : capture d’écran)

« Pour l’instant, le plus important est de mettre le site de réservation en ligne, et commencer à rencontrer les premiers utilisateurs qui vont tester le produit. Ensuite, si tout se passe bien sur le plan technique au printemps, le projet sera testé par plus de personnes, avant d’être lancé officiellement pour tout le monde », espère le « CyberTalent » révélé au concours de l’École Cybersécurité.

En attendant, les intéressés désireux de tester TrustScan IA sont invités à remplir le formulaire qui leur est destiné, accessible à trustscania.vercel.app, en vue d’être contactés pour en faire l’expérience.

Houssem Cherif parmi les CyberTalents 2025. (Photo : courtoisie)