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Tarifs douaniers : un tremplin inattendu de l’innovation et du savoir-faire québécois !
La récente annonce des tarifs douaniers (« Crise 2025 ») a provoqué un véritable coup de tonnerre, annonçant l’arrivée d’une tempête majeure. Ce bouleversement a semé l’incertitude chez nos gouvernements, dans la population et au sein des entreprises. Qui n’aimerait pas posséder une boule de cristal pour anticiper l’avenir, ou détenir la recette miracle capable de persuader le président Trump de revenir sur cette décision, afin de sortir de ce qui ressemble à un cauchemar économique? Hélas, il semble que nous devrons composer avec cette réalité imposée pour le moment.
Chronique d’Alain Lavoie | Publiée le 14 février 2025, et parue initialement dans notre revue interactive LES CONNECTEURS :
Dans cette chronique, j’explore avec vous diverses pistes de solution susceptibles de transformer cette situation en opportunité. Bien entendu, cette analyse se veut le reflet du regard d’un entrepreneur engagé dans le secteur des technologies de l’information, convaincu de l’importance de l’innovation et du savoir-faire québécois.
Favoriser les entreprises locales dans les contrats publics
Depuis plus de 15 ans, l’industrie des technologies tente de convaincre nos gouvernements d’intégrer la qualité et le contenu local dans leurs appels d’offres. À chaque fois, la réponse est la même : « Nous avons des accords comme l’ALÉNA (ACEUM depuis 2020) et nous ne pouvons pas nous en écarter. »
Pourtant, la crise de 2025 offre aux gouvernements municipaux, provinciaux et fédéral une opportunité de favoriser nos entreprises, en particulier les PME et start-up québécoises.
« (…) trop souvent, la reconnaissance d’une entreprise technologique (dépend) uniquement de sa présence dans un rapport Gartner ou IDC (…) »
Je ne préconise pas de tout remettre en question, mais il serait judicieux d’adopter une démarche coordonnée et durable pour permettre à nos entreprises de mettre en avant leur expertise. Ce même constat s’applique aux grandes entreprises locales, qui pourraient offrir davantage d’opportunités aux PME et start-up en leur donnant la chance de se faire connaître. Il est en effet regrettable que, trop souvent, la reconnaissance d’une entreprise technologique dépende uniquement de sa présence dans un rapport Gartner ou IDC, ou de son succès à l’international. Hum ! Comme le dit l’adage : nul n’est prophète en son pays.
Nous disposons ainsi d’une fenêtre d’opportunité pour instaurer de nouvelles pratiques, de nouveaux réflexes, afin que les PME et start-up bénéficient de meilleures chances auprès des gouvernements et des donneurs d’ouvrage privés. Faites confiance aux savoir-faire québécois et, si leur envergure vous semble trop modeste, n’hésitez pas à solliciter l’appui de grands acteurs.
Transformer les défis en opportunités grâce à notre savoir-faire et notre excellence en innovation
La conjoncture actuelle nous rappelle, à certains égards, la crise de 2008. Bien que leurs origines et leurs impacts diffèrent, ces périodes de turbulence nous enseignent qu’en temps d’adversité, l’innovation est un puissant levier de transformation. Les entreprises technologiques ont contribué de façon importante à aider les entreprises à se transformer et optimiser leur coûts et performance.
Aujourd’hui, le Québec s’appuie sur un écosystème technologique de pointe en TI, soutenu par une concentration exceptionnelle de chercheurs en recherche opérationnelle et en intelligence artificielle. Ces atouts stratégiques offrent à nos entreprises, notamment dans le secteur manufacturier, la possibilité d’optimiser leurs chaînes d’approvisionnement et de maîtriser leurs coûts, leur permettant ainsi de rester compétitives face aux défis du commerce international et aux fluctuations tarifaires inattendues. Et oui, il est tout à fait possible de mobiliser ces chercheurs et de trouver des entreprises capables de les accompagner efficacement.
Les leçons de 2008 nous encouragent à mettre en valeur notre savoir-faire pour transformer la conjoncture actuelle en une opportunité. Chaque jour, nos experts en recherche opérationnelle démontrent leur capacité à relever des défis logistiques complexes, tandis que nos spécialistes en IA et en automatisation conçoivent des solutions audacieuses pour accroître la production et la productivité. Cette dynamique favorise l’émergence de stratégies d’innovation frugale, parfaitement adaptées aux contraintes économiques du moment.
La collaboration étroite entre le secteur public, les entreprises et le milieu universitaire demeure essentielle pour soutenir des investissements stratégiques en innovation et en recherche-développement. Des pôles de renommée internationale comme IVADO, IID, MILA ou encore la super grappe SCALE AI, ainsi que l’écosystème TIC représenté notamment par l’AQT et Québec Tech, renforcent considérablement notre capacité à relever les défis industriels.
Ainsi, en associant un écosystème technologique de pointe, l’expertise de nos chercheurs – illustrée par des figures de renom comme Yoshua Bengio – et la vitalité de nos PME et start-up, le Québec est idéalement placé pour réinventer son industrie manufacturière et convertir les obstacles en moteurs de croissance durable.
Faisons confiance à notre savoir-faire québécois et offrons à nos entreprises la chance de briller. Ensemble, propulsons notre économie vers un avenir résolument prospère et innovant ! Les menaces de tarifs douaniers du président Trump nous offrent un tremplin inattendu de faire valoir l’innovation et le savoir-faire québécois !
La question maintenant : « Quelle stratégie mettrez-vous en place pour vous assurer de soutenir et d’encourager le savoir-faire du Québec? »