ENTREVUE // Faire partie du « QLUB » : le premier réseau social québécois
Par Chloé-Anne Touma, rédactrice en chef de LES CONNECTEURS | Publié le 11 février 2025
QLUB, un réseau social québécois à l’image de feu Twitter, uniquement en français, vient de voir le jour. Misant sur une approche chronologique des publications, et reposant sur le modèle décentralisé de Mastodon, QLUB propose aux abonnés de personnaliser leur expérience, en suivant ce qu’ils veulent, sans que le contenu mis de l’avant ne soit poussé par des algorithmes. Entrevue avec Philippe Larose Cadieux, l’un de ses instigateurs.
« On vient de mettre en ligne QLUB, le premier réseau social québécois, en réponse à ce qui se passe avec nos voisins américains. Je pense qu’on était dûs pour avoir une plateforme où l’on peut se parler entre nous, et être un peu plus indépendants des grosses plateformes américaines », explique Philippe Larose Cadieux, co-fondateur, en entrevue avec LES CONNECTEURS.
« Je pense qu’on était dûs pour avoir une plateforme où l’on peut se parler entre nous, et être un peu plus indépendants des grosses plateformes américaines. »– Philippe Larose Cadieux
« On a utilisé le code source d’un logiciel qui existe déjà et qui compte déjà des millions d’utilisateurs de partout dans le monde. Et comme c’est en libre accès, on a pu lancer notre propre solution. Un réseau social est avant tout social, donc ça prend vraiment une volonté de masse d’y contribuer, pour être bien lancé et que ça devienne viral. On sent qu’il y a actuellement un exode des plateformes plus traditionnelles, c’est l’opportunité à saisir pour atteindre une masse critique avec Qlub », amène Philippe Larose Cadieux, l’un des fondateurs, en entrevue avec LES CONNECTEURS, précisant que « Qlub n’a pas d’algorithme, pas de publicités ».
« En ce moment, les algorithmes des grosses plateformes vont nous proposer un peu n’importe quoi. Certains disent même arrêter d’y consulter leur fil d’actualité parce qu’ils voient du contenu qui n’a aucun rapport avec leurs intérêts. Donc on mise sur quelque chose de plus local, où les utilisateurs reprennent le contrôle sur ce qu’ils voient comme contenu et sur qui ils suivent. »
Une plateforme principalement québécoise, mais ouverte à tous
À défaut de vouloir conquérir un marché global, comme c’est l’ambition de la plupart des réseaux sociaux, QLUB a plutôt celle de bâtir une communauté d’utilisateurs québécois, et de les détourner de plateformes américaines comme Facebook. « On n’a pas nécessairement besoin d’un réseau étendu à travers le monde, mais n’importe qui peut s’inscrire à Qlub, pas besoin d’être québécois ou sur le territoire. On a des gens de Belgique et de France qui sont connectés, donc n’importe qui peut venir faire partie de la communauté et y contribuer, on ne refuse personne. »
M. Larose Cadieux compare le concept à celui de la presse hebdomadaire, « où les journaux abordent les actualités des communautés locales ». En pleine période de crise des médias canadiens et de guerre commerciale avec les États-Unis, et alors même que le gouvernement du Canada s’est remis à investir dans de la publicité sur Facebook et Instagram – malgré la paralysie du partage de nouvelles des médias canadiens sur ces plateformes depuis la Loi c-18 -, la solution QLUB apparaît déjà séduisante pour plusieurs journalistes et autres professionnels du Québec.
« On met beaucoup l’emphase sur le fait que nos données sont hébergées au Canada et que la plateforme est avant tout francophone. On prévoit intégrer d’autres langues, éventuellement », ajoute celui qui partage le mérite pour cette initiative avec sa conjointe et partenaire d’affaires, Katherine Lachance Lavergne, ayant fondé ensemble Marketing Express, une plateforme d’intelligence artificielle qui aide les petites entreprises à promouvoir leurs produits et services sur Facebook, et Rodrigo Riveros Vanegas, qui s’est joint à l’équipe à titre de chef des technologies (CTO).