La technologie et les traumatismes cérébraux-crâniens légers

La technologie et les traumatismes cérébraux-crâniens légers

Une chronique de Sylvie Leduc | Publiée le 7 avril 2025

En août 2024, j’ai fait la crêpe sur le trottoir de la notoire rue Gary Carter à Montréal (pas de lampadaires sur le côté nord de la rue) devant le Stade IGA, en sortant d’un match de tennis en soirée dans la cadre de l’Omnium Banque Nationale. Mon pied grandeur 8 a tout doucement glissé dans un beau nid-de-poule.


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Je me suis donc retrouvée littéralement la tête la première sur le pavé – un impact au niveau du cortex frontal du cerveau, accompagné d’un beau « whiplash ». Je ne vous détaillerai pas les conséquences pour mon crâne, mais plutôt ce que j’ai découvert sur les liens entre les commotions cérébrales et la technologie.

De merveilleux progrès au Québec et dans le reste du Canada

Vous vous souvenez de notre merveilleux hockeyeur canadien Sidney Crosby, qui, en 2012, a été contraint de s’éloigner du jeu pendant plusieurs mois après avoir subi deux sévères commotions cérébrales en moins d’un an ? Eh bien, c’est grâce à une technologie développée par le Dr. Ted Carrick, une sommité dans le domaine des commotions cérébrales, basé à Cap Canaveral, en Floride (oui, oui, là où se trouve la NASA), que le Québec s’est doté des dispositifs appelés « GyroStim ».

Session de traitement par GyroStim. (Crédit photo : communiqué de presse de UltraThera Technologies, Inc.)

On en trouve deux au Québec (l’un à Trois-Rivières), ainsi que deux autres à Toronto et à Vancouver.

C’est grâce aux traitements issus des données de cet appareil que « Syd le Kid » a pu guérir de ses commotions cérébrales.

Mon professionnel de la santé, à l’Institut des commotions cérébrales du Québec, a fait sa maîtrise à l’UQTR avec une spécialisation (vous l’aurez deviné) en commotion cérébrale. Ces appareils et traitements sont approuvés par la FDA (Food and Drug Administration des États-Unis) et par Santé Canada ici.

Il s’agit d’un équipement qui permet de corriger les dysfonctionnements du système vestibulaire. À ce jour, plus de 300 patients ont été traités au Québec avec cette technologie.

Souvent appelées « blessures invisibles », les traumatismes crâniens, les commotions cérébrales, les mTBI (mild traumatic brain injury) et d’autres affections neurologiques peuvent entraîner des troubles vestibulaires qui perturbent les performances du système sensorimoteur.

Le système sensorimoteur est un réseau complexe reliant les récepteurs sensoriels (yeux, oreilles, organes de l’équilibre, etc.), le cerveau et les systèmes moteurs (réponse physique), qui nous permettent d’interagir avec le monde. Le système vestibulaire joue un rôle crucial dans les processus complexes qui se déroulent au sein de ce système.

Au premier coup d’œil, on pourrait penser qu’il s’agit d’un manège ou d’une cabine d’entraînement de la NASA. La chaise tourne sur elle-même, à vive allure.

Quand on se cogne la tête, c’est comme si nos capteurs dans l’oreille interne ou nos yeux devenaient erronés. Croyez-moi, j’en sais quelque chose! Le bruit, la lumière, le soleil et même la neige fraîche restent des défis quotidiens. Pendant les trois à quatre premiers mois, travailler plus d’une heure devant un écran était laborieux, mais j’y reviendrai…

Cette machine, associée à d’autres technologies et méthodes, permet de suivre un plan de traitement personnalisé. Elle est également utilisée pour aider les personnes confrontées aux symptômes de la COVID longue, selon mes recherches supplémentaires. Elle permet de capturer beaucoup plus de données par rapport à nos positions quotidiennes « normales ».

Grâce à la présence de nos merveilleuses équipes sportives professionnelles québécoises et canadiennes, les avancées sont donc solides et sérieuses. Plus nous accumulons de données au fil du temps, plus nous serons en mesure d’y intégrer l’intelligence artificielle.

Lésion Cérébrale Canada

L’organisme Lésion Cérébrale Canada est une organisation de bienfaisance nationale qui se concentre sur l’éducation, la sensibilisation et la défense des droits des personnes touchées par des lésions cérébrales. Bilingue, elle propose un contenu validé par un comité d’experts. Avec un chapitre au Québec, décliné en associations régionales, le soutien est très fort.

Et nos chers écrans…

Ils sont à éviter pendant au moins 48 heures après le traumatisme. Ce que j’aurais dû faire, bien sûr, mais le lendemain matin, je me retrouvais déjà en ligne à chercher des informations solides sur les commotions cérébrales au Québec et au Canada, ainsi que sur les neurologues spécialisés dans ce domaine. C’était sans oublier les photos de « mon » nid-de-poule, bien sûr.

On estime que les adolescents, en particulier, passent jusqu’à neuf heures par jour devant divers types d’écrans. Ouf…

Pour les adultes, il est recommandé de ne pas dépasser 2 à 3 heures d’utilisation d’écran récréative par jour. Bien entendu, cette recommandation ne prend pas en compte l’utilisation professionnelle, mais souligne l’importance d’équilibrer le temps passé devant un écran avec des moments de repos et des activités physiques. Merci à mon minimum de 5 km de marche chaque jour!

Pour la suite

Le syndrome du second impact est une affection dans laquelle une personne subit une seconde blessure à la tête avant d’avoir complètement récupéré de la première. Inutile de vous dire que me déplacer dans nos belles rues enneigées de Montréal la semaine dernière demandait prudence et attention.

Je termine en remerciant sincèrement tous les professionnels de la santé qui m’ont soutenue depuis août 2024 et qui continuent de m’accompagner lors des jours plus difficiles. Je suis profondément reconnaissante des progrès accomplis ces dernières années.