Culture
Ça change la vie : un nouveau talk-show québécois

Ça change la vie : un nouveau talk-show québécois

Publié le 16 octobre 2025 par la rédaction


C’est en grande pompe que LES CONNECTEURS a lancé sa nouvelle émission, Ça change la vie, un rendez-vous qui met en lumière les impacts concrets et positifs de la recherche et de l’innovation sur nos quotidiens, animé et créé par Chloé-Anne Touma, notre rédactrice en chef. Pour ce premier épisode, tourné au Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM) à l’occasion de son 40ᵉ anniversaire, nous avons réuni la « royauté de l’informatique et de l’IA » afin de dresser le bilan d’une révolution technologique qui façonne, depuis quatre décennies, nos vies, nos villes et nos valeurs, et qui continue de le faire.


Pour voir le premier épisode :

Quand la technologie retrouve l’humain

Au cœur des échanges : une conviction forte. Celle que le progrès n’a de sens que s’il demeure au service de l’humain.
Françoys Labonté, directeur général du CRIM, et Anne Nguyen, directrice responsable de l’IA au Conseil de l’innovation du Québec (IA Québec), ont ouvert la discussion en rappelant cet impératif. Si le CRIM s’est imposé comme un acteur clé de la recherche appliquée et du développement économique, Anne Nguyen a recentré le débat sur la finalité du progrès : « L’IA doit nous redonner de l’espace pour retrouver notre humanité. » Une phrase qui a résonné comme un fil conducteur tout au long de l’émission.

Co-animée avec Jean-Étienne Sheehy, Ça change la vie a aussi permis de revisiter les grandes premières du CRIM : de l’intégration du sous-titrage automatique au Québec à la création du premier réseau Internet scientifique québécois. Le voxpop réalisé par Axel Dansereau Macias a d’ailleurs révélé un contraste éloquent : si la population reconnaît l’importance de l’IA, le CRIM, lui, demeure encore trop méconnu du grand public — malgré un impact considérable sur notre quotidien.

Cet impact, nous l’avons illustré à travers des projets qui sauvent littéralement des vies. À commencer par Paratus (anciennement EZresus), une application d’assistance médicale qui guide les équipes d’urgence et professionnels de tous les niveaux en cas de prise en charge d’un patient en détresse. Son concepteur, le Dr Frédéric Lemaire, travaille désormais à y intégrer un agent d’IA conversationnel nommé Adams, capable d’interagir en langage naturel.

Mais pour que ces innovations puissent éclore, il faut des catalyseurs. Marwan Bitar, partenaire fondateur d’Innoprofits Solutions, a rappelé le rôle crucial du financement de démarrage dans les projets medtech et deeptech, encore trop souvent freinés à leurs premières étapes.

L’accessibilité, autre pilier fondamental de l’innovation, a été abordée avec vigueur. Gilles Boulianne, chercheur senior au CRIM, a détaillé les défis liés à la reconnaissance de la parole en français québécois et dans les langues dites « peu dotées ».
Anouk Harvey-Langlois (AQEPA Montréal régional) et Jeanne Choquette (Audition Québec) ont, quant à elles, dénoncé la qualité encore trop inégale du sous-titrage en direct — un enjeu d’équité numérique exacerbé par le taux d’exactitude minimal exigé par le CRTC, fixé à seulement 80 %.

Entre la recherche et le marché, l’industrialisation de l’IA s’impose désormais comme le point de convergence. Alexandre Gervet (Vuban) et Cyril Vulgarides (Technologia) ont montré, à travers le programme Activation IA mené avec le CRIM et TechnoCompétences, comment les PME peuvent renforcer leurs compétences internes et transformer l’IA en véritable projet d’entreprise.

Françoys Labonté l’a rappelé : « L’IA n’est pas qu’une affaire de technologie, c’est une affaire de leadership. »

L’émission a aussi ouvert la perspective environnementale. Anthi Tonis, gestionnaire du projet donneesclimatiques.ca, a présenté ce portail libre d’accès développé par le CRIM, qui permet d’explorer des modèles prédictifs du climat jusqu’à un siècle dans le futur. Magda Popeanu, élue municipale à Montréal, a ajouté que les villes s’outillent pour consolider leurs données et bâtir une gouvernance de l’IA au service de la résilience sociétale.

Enfin, nous avons tourné le regard vers le ciel. Les discussions avec Patrice Côté (INO) et Sofiane Benyouci (Innovitech) ont mis en relief les retombées terrestres de la recherche spatiale et dronautique : gestion de l’eau, agriculture de précision, interventions d’urgence par drones — autant d’applications qui traduisent la promesse du progrès en bénéfices tangibles.

En reprenant les mots d’Anne Nguyen, tout converge vers un même horizon : celui de « l’agentivité humaine ».
La technologie n’est pas une fin en soi, mais une extension de notre capacité à comprendre, à créer et à agir ensemble.


Et vous, comment la technologie change-t-elle votre vie?
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